
Objectifs du service éducatif du musée des Beaux-Arts
Le service éducatif souhaite favoriser ou faciliter l’accès au musée des Beaux-Arts aux « publics empêchés ».
Dans son travail avec le centre Oreste, le projet est de permettre à des adolescents en souffrance psychique de franchir la porte du musée, parfois pour la 1ère fois.
C’est l’occasion pour eux d’être confrontés à des œuvres d’une très grande qualité, d’apprendre à les « lire », d’échanger leurs ressentis, de se laisser émouvoir par elles…
L’apprentissage de la lecture d’œuvre permet de la regarder différemment, de prendre la parole devant les autres et d’acquérir une méthodologie de description.
La deuxième partie du projet, consacrée au thème de l’eau, offre l’opportunité de comprendre le passage de la Figuration à l’Abstraction à l'aide des oeuvres suivantes :
Vue panoramique de Tours de Demachy (1723-1807), Un bras de Seine près de Vétheuil de Claude Monet (1840-1926) et Longue blanche de Loire d’Olivier Debré (1920-1999).
A partir de ces différentes représentations de l’eau, les adolescents peuvent désormais s’interroger sur le processus de création d’une œuvre, sur les couleurs et les techniques mais également sur l’importance des émotions dans la création artistique : ainsi devenir acteurs de leur création !
Le service éducatif a, par ailleurs, la volonté d’échanger avec ses homologues japonais et de partager cette expérience afin de susciter un échange franco-japonais durable.
La réalisation d’une œuvre collective envoyée à Takamatsu (été 2014) symbolise cette volonté d’échange et constitue un véritable cadeau à destination de nos amis de Takamatsu.
Le travail avec des groupes, dans des enjeux différents de ce qu’apporte un suivi individuel, permet l’utilisation d’une médiation (qu’elle soit une visite au musée et la découverte d’une œuvre, ou toute autre comme le temps de l’atelier avec l’usage de matériaux comme la peinture, les crayons, les fusains...). Cette médiation se pose comme un espace transitionnel, une stratégie de détour pour aborder « autrement » les souffrances de chacun.
Il s’agit là au travers de leurs expressions, de la représentation de leurs ressentis, de leurs affects, de permettre aux adolescents de (re)construire leur identité propre et de la partager. Cela favorise l’expérience sensitive au travers de différents matériaux et soutient le processus de créativité qui agit ainsi comme fonction sociale et revalorisante.
Le Japon est pour nombre d’adolescents un sujet d’investissement important, que ce soit au travers de la culture des mangas, des films d’animation, des jeux vidéo…
Il semble intéressant de partager avec des homologues japonais des préoccupations communes et des observations quant à la clinique des adolescents. Les hikikomoris* sont-ils transposables en France ? Les problématiques de Refus Scolaires Anxieux sont-ils perçus de la même manière au Pays du Soleil Levant ?
* Hikikomori est un mot japonais désignant un trouble touchant principalement des adolescents ou de jeunes adultes vivant cloîtrés chez leurs parents et refusant partiellement ou totalement toute communication avec le monde extérieur.

Objectifs du Centre Oreste
Les groupes « Libre cours » et « Brigolo » sont constitués d’adolescents qui rencontrent des difficultés dans leurs liens sociaux. Qu’ils soient sous la forme d’un Refus Scolaire Anxieux, d’une inhibition majeure, ou d’autres symptômes, ces jeunes sont dans des situations de repli social.
Les groupes leur offrent des possibilités de (ré)investir des intérêts culturels, de (re)trouver du plaisir à partager avec d’autres pairs mais aussi avec des adultes, des moments où la curiosité, la création, la spontanéité sont au centre.